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Les univers de l'école et de la maison apparaissent dans leur quotidien à travers des anecdotes qui parlent aux enfants. Et ils peuvent y comprendre deux expériences...

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Violette est une petite fille qui a du caractère. On commence à se moquer d'elle à la cour de récré ? Elle inverse la situation, et invente tout pour se faire admirer ! Oh, elle  tient très bien son rôle, elle a du bagou. Mais bien sûr, ses camarades vont très vite se rendre compte que son mensonge ne tient pas debout.

Aussi n'allez pas vous fourvoyer, il ne s'agit pas d'une éloge aux papas. (À éviter  si c'est à utiliser pour la fête des pères, ce serait hors-sujet).

C'est un bon livre. Il ne m'a pas du tout plu personnellement dans son écriture, mais tout y est pour toucher les enfants. Les univers de l'école et de la maison apparaissent dans leur quotidien à travers des anecdotes qui leur parlent (le chat, le garçon du fond de la classe trop craquant, la classe divisée en deux bandes : les moins-K-rien et les paKomléZôtres...). Et ils peuvent y comprendre deux expériences : commencer à distinguer ce qui est crédible de ce qui ne l'est pas, et comment s'identifier dans des groupes (s'intégrer ou s'en démarquer ?).

ROUMIGUIÈRE, Cécile ; CHAIX, Carole. Mon père est un prince. A pas de loup, 2017. 46 p. ISBN 978-2-930787-28-2

Mal-aimée par sa mère, inexistante à l'école, Gloria n'a qu'une ambition : devenir actrice pour être enfin reconnue. Elle est prête à tout pour y parvenir : sortir avec son prof de théâtre, donner son enfant en toute illégalité, se rendre seule à Hollywood et y passer des auditions à un rythme effréné. Mais au bout de 4 ans...

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Mal-aimée par sa mère, inexistante à l'école, Gloria n'a qu'une ambition : devenir actrice pour être enfin reconnue. Elle est prête à tout pour y parvenir : sortir avec son prof de théâtre, donner son enfant en toute illégalité, se rendre seule à Hollywood et y passer des auditions à un rythme effréné.
Mais au bout de 4 ans, elle se rend bien compte que la machine à rêve n'est qu'une machine à vent. Alors elle est prête à tout pour en sortir avec panache, et se faire reconnaître d'une autre façon...

Gloria est un personnage affirmé, extraverti, et maître dans l'art de se faire passer pour une autre. L'auteure nous fait sortir des chemins battus : on suit son héroïne sur plusieurs étapes de sa vie (pas seulement l'enfance, ou l'adolescence. Non, une bonne tranche de vie !), elle exprime des réactions vives sans trop les expliquer. Tout cela peut semer les lecteurs aux petites habitudes et les pousser à abandonner, mais les tenaces plus tenaces ne seront pas déçus. Gloria nous entraîne à sa suite dans des expériences inattendues : une traversée des USA en camping-car, des confidences à une vieille tenancière d'hôtel décrépi, et surtout, le kidnapping de son propre garçon !

 

POUCHAIN, Martine. Gloria. Sarbacane, 2017. 267 p. ISBN 978-2-84865-939-8

Armand et Leïla s'aiment. Ils sont tous les deux étudiants aux Sciences Po. Mais lui est issu d'une famille politisée, et elle... a un frère radicalisé revenu du Yémen. Étude du Coran, coupure des communications, interdiction de sortie ! Seule solution pour Armand : aller visiter Leïla... en tchador.

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Armand et Leïla s'aiment. Ils sont tous les deux étudiants aux Sciences Po. Mais lui est issu d'une famille politisée, et elle... a un frère radicalisé revenu du Yémen. Étude du Coran, coupure des communications, interdiction de sortie !
Seule solution pour Armand : aller visiter Leïla... en tchador.

Et c'est fou toutes les situations cocasses que l'on peut inventer avec ce motif ! Quiproquos, courses-poursuites, retournements : Sou Abadi utilise toutes les ficelles du Vaudeville, et parvient à coudre un scénario de haute couture. Le but : tourner les extrémismes comme les préjugés en dérision, pour un retour au dialogue. Accrochez-vous, ça décape !

 

ABADI Sou, réalisatrice ; MOATI Félix, LEBGHILL William, acteurs. Cherchez la femme. Mars films, 2017. (1h28).

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Lucile a 5 ans en 1939. L'âge où personne ne vous explique rien sur la guerre parce que ça ne vous concerne pas, mais où la maîtresse vous fait chanter "Maréchal, nous voilà !" tous les matins. Alors entre deux bêtises, Lucile observe ses parents, apprend à lire pour pouvoir connaître les évènements de la presse, laisse traîner ses oreilles. Une première forme de résistance contre la désinformation des adultes.

Soudain, ses parents chassent leurs locataires, un couple de juifs. Soudain, la mère de Lucile lui annonce sa grossesse. Une grossesse et une naissance bien bizarre... Lorsque "le monstre" naît, c'est une petite fille rousse, alors que personne n'est roux dans la famille ! Mais que se passe-t-il donc chez les parents ?!

Lucile raconte cela à sa petite-fille. Le premier chapitre est dur à traverser, le temps que cette narration indirecte se mette en place. Mais elle laisse place à de véritables sensations : de couleurs, d'odeurs, de sons. De peurs, de joies, de frustrations. Nicolas Michel sait mettre du poids dans ses mots.

Papa a pris ma main dans la sienne et il est resté longtemps immobile, perdu dans ses pensées, perdu dans ses pensées. Moi, j'avais l'impression qu'il soutenait le ciel au-dessus de moi et que rien, jamais, ne pourrait m'arriver."

Des personnages forts, des évènements graves, et une écriture porteuse de sens.

 

MICHEL Nicolas. Quand le monstre naîtra. Talents hauts (les héroïques), 2017. 297 p. ISBN 978-2-36266-180-8