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"N'écris pas au crayon, ma fille, c'est bon pour ceux qui se trompent." Un poème de Carmen Taffola.

Never write with pencil,
m’ija.
It is for those
who would
erase.
Make your mark proud
and open,
Brave,
beauty folded into
its imperfection,
Like a piece of turquoise
marked.

Never write
with pencil,
m’ija.
Write with ink
or mud,
or berries grown in
gardens never owned,
or, sometimes,
if necessary,
blood.”

― Carmen Tafolla

 

Je suis tombée sur ce texte en 2010, en Irlande, à un évènement de poésie. J'étais en train de me demander ce que je fichais ici : je ne m'intéressais pas du tout à la poésie. Et voilà qu'après sa lecture, je ne vois plus l'écriture de la même façon. En voici ma réinterprétation en français :

 

N'écris pas au crayon, ma fille, c'est bon pour ceux qui se trompent.
Rends ton écriture fière, large et courageuse,
Belle dans toute son imperfection,
Comme une pièce de turquoise,
Unique

N'écris pas au crayon, ma fille,
Écris à l'encre, à la boue, au jus de baies volées dans un jardin sauvage,
ou parfois, s'il le faut,
au sang

 

Radical, mais osé.
Alors, il ne vous donne pas la chair de poule, ce poème ?

Zahira, 18 ans, vivant en Belgique, se voit mariée de force, selon la tradition. Sa grand-mère, sa mère, sa sœur, toutes sont passées par là. Il n'y a pas de raison qu'elle s'y oppose. Il ne faut pas qu'elle s'y oppose. Ce serait un déshonneur pour le père, on jaserait dans tout le Pakistan qu'il n'aura pas su maîtriser sa fille. Pourtant, malgré l'amour qu'elle porte à sa famille, Zahira refuse. Impossible d'en parler, chaque parent est inflexible. Alors elle fugue, flirte, retourne vers sa famille puisqu'elle l'aime et croit qu'elle peut tout arranger à la place d'un mariage arrangé, puis fugue à nouveau. Toute la famille est réellement tiraillée entre l'affection et les obligations sociales.

Film documentaire ou avertissement pressant aux jeunes filles concernées ?
Le scénario, tendu, passe de dialogues de sourds en solutions qui ne font qu'augmenter le malaise. Et, tout à coup, le générique s'abat sur une fin soudaine, en vous abandonnant sans pitié à des réflexions pas si sereines.

Impossible de rester indifférent !

 

STREKER Stephan, réalisateur ; EL ARABI Lina, actrice. Noces. Daylight films, 2016. 98min.

Avez-vous déjà eu la curiosité d'aller glaner la transposition de certaines expressions dans d'autres pays, d'autres régions ? Voici ce que ça donne pour "Il n'a pas la lumière à tous les étages" :

"Il n'a pas tous les bœufs à la maison" (Roumanie)
"Son bouillon n'a pas tout à fait bouilli" (Côte-d'Ivoire)
"Il n'a pas les pieds dans les mêmes sabots" (Corse)
"Il a été bercé trop près du mur" (Jura)

Vous connaissez peut-être d'autres équivalents ? Mettez-les en commentaires 🙂

Venez lire un extrait de votre livre préféré !

L'évènement de "la nuit de la lecture" est organisé par le ministère de la culture et de la communication, pour la première fois cette année. Il a déjà eu lieu, en fait, le 14 janvier, mais la librairie Forum de Besançon fait du rattrapage. Venez lire un extrait de votre livre préféré !

Inscriptions et infos : www.forum-besancon.fr

Aujourd'hui, on appellerait ça une dépression. On l'expliquerait psychologiquement, et on lui administrerait un traitement. Au XIIème siècle, c'est tout simplement une malédiction. Je vous laisse imaginer les solutions envisagées à cette époque...

Roland, seigneur et chevalier, quitte ses terres et sa femme pour les croisades. Le voyage s'annonce bien : ripaille, pillages, coucheries... Mais rapidement, Roland se plaint d'être la cible de tous les ennuis. Il ne retrouve pas son épée, ses hommes meurent un par un, les oiseaux lui défèquent dessus, sa libido est à zéro, ses amis le raillent, les autochtones ne se laissent pas piller, les oiseaux lui défèquent indubitablement dessus... Sa réaction : râler et attendre le prochain coup du sort.

Aujourd'hui, on diagnostiquerait une dépression. On l'expliquerait psychologiquement, et on administrerait un traitement. Au XIIème siècle, on appelle ça une malédiction. Et je vous laisse imaginer les solutions envisagées à cette époque...

Un récit à la fois cynique et comique, très représentatif de la période médiévale. La chute est magistrale !

 

Rémy BENJAMIN, PERO. Un jour sans. Ankama Editions, 2010. 80 p. ISBN 978-2-35910-037-2.

 

Allez ! Un autre extrait qui n'a rien à voir, juste pour le plaisir :