Enfant, Zélie a vu sa mère pendue par l'armée du royaume d'Orïsha, lors du grand raid d'extermination des maji. Mais, plus grande, elle découvre qu'elle est l'élue des dieux : elle peut rendre à son peuple leurs pouvoirs magiques. Pour cela, elle doit retrouver trois artefacts (le parchemin, la pierrre de feu et la dague d'os), et accomplir le rite sacré sur l'île de la mer d'Orinion, au moment du centenaire du solstice.
Contre elle, le roi Saran et le prince Inan.
À ses côtés, son frère Tzain et la princesse Amari...
Tomi Adeyemi s'essaye à un mélange des genres : une quête fantasy, dans un monde vaudou (ça change !), avec des pouvoirs magiques (contrôle du feu, de la télékinésie, de la maladie, etc.). Acquis sans aucun apprentissage, je trouve que cela se rapproche plutôt des super-pouvoirs de comics.
Mais la mission que l'auteure se donne, c'est dénoncer à travers sa fiction les assassinats de noirs nord-américains non jugés, et en particulier les bavures policières. [Note ajoutée le 08/10/2020 : le sujet reste malheureusement d'actualité. En 2019 l'auteure citait Jordan Edwards et Philando Castile. En 2020, le mouvement Black Lives Matter s'est réanimé lors des meurtres de Deon Kay, puis de Jacob Blake.]
Encourage-t-elle ce combat de façon non-violente ? Les convictions de ses personnages n'entrent pas du tout dans ce courant de pensée. Cela peut se débattre. Mais, en plaçant ce combat entre peuples africains, elle invite selon moi à penser qu'il ne s'agit pas d'une histoire de couleur, mais d'éthique : on ne détruit pas impunément les membres d'une famille.
Je dirais que son roman lui sert d’exutoire et de recherche d'une philosophie, d'une réaction à avoir, d'une indignation à formuler. Et d'une cause à soulever. À discuter en club lecture 🙂
À partir de 15 ans (scènes sensibles)
ADEYEMI, Tomi. Legacy of Orïsha. Tome 1 : De sang de rage. Traduit de l'Anglais (États-Unis). Nathan, 2019. 568p. ISBN 9782092583654