Les Égaux, supérieurs à la population (normal), la gouvernent. Ils ont un Don : ils peuvent construire des bâtiments à partir de rien, arrêter ou forcer les gestes du commun des mortels, influer leur inconscient dans la prise de décision. Et, en Angleterre particulièrement, ce gouvernement a trouvé une solution à ce fameux problème : où trouver de la main-d’œuvre docile et gratuite ? Tout simplement, en réduisant la population à l'esclavage. Juste dix années, une période qu'ils choisissent eux-mêmes ! Et le restant de leur vie, ils ont droit à une juridiction et une protection de véritables citoyens.
Dans ce contexte, Luke, 16 ans, devient esclave avec toute sa famille. Sa grande sœur, Abi, a bien préparé le coup : ils seront membres du personnel de la famille du chancelier. De quoi passer dix années pas si terribles. Mais au moment du départ, ils apprennent que Luke ne viendra pas avec eux. C'est un "mâle célibataire non qualifié". "Surplus : réaffecter". Sous les protestations horrifiées de ses parents, il est brutalement jeté dans un fourgon. Destination Millmoor, la cité des esclaves ayant la pire des réputations.
Le récit surfe sur la même vague que "Hunger Games" : un ordre établi, une révolution à provoquer. Mais il bénéficie lui aussi d'un fort imaginaire, complètement différent, développé qui plus est dans notre monde contemporain.
Et Vic James se joue de l'écriture. Il sait l'adapter selon le point de vue de ses personnages, et l'utiliser pour surprendre son lecteur. Par exemple, le fils du chancelier abhorre l'animal de compagnie de sa tante. Il est dégoûtant, malhabile, bruyant, inutile. Il gratte ses croûtes avec des griffes sales. Une vraie plaie.
Au chapitre suivant, on se rend compte avec Abi qu'il s'agit... d'un homme !
Un livre qui mise sur le choc !
JAMES Vic. Les puissants (tome 1 : les esclaves). Nathan, 2017. 427 p.
ISBN 313-309-222337-2