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Deux histoires, deux destins.

Rafa, "fils de rue". Est hébergé en maison de passe. Est devenu pro à la rage de ses poings. Mais ses proches doutent de lui : la boxe est-il pour lui un moyen de frimer ou une véritable passion ?

Hector, "fils de riche". A toujours tout reçu tout cuit. Son père l'a toujours poussé dans l'athlétisme. Mais alors que tout lui sourit, lui veut faire de la boxe.

Deux histoires, un même combat. Sur le ring, un seul gagnant. Mais dans la vie, tous gagnent à pratiquer.

On peut hésiter à l'achat de cette BD épaisse (206 p.), et au dessin agressif. Effectivement, elle cible un lectorat qui n'est pas réputé pour son attirance pour les livres : les amateurs de boxe. Mais elle a tout pour réussir le pari.

Les deux histoires sont à la fois épiques et dramatiques, à la Million Dollar Baby. Tout en sentiments, d'autant plus forts qu'ils sont intériorisés. Être droit dans ses baskets, connaître et respecter l'adversaire. Voici les leçons à qu'apprennent les deux héros, à travers les épreuves du regard des autres et du plaire aux sponsors. Et, pour pousser retranscrire ces idées, les propos et le graphisme sont poussés à l'extrême de l'expressif, quitte à baigner dans la caricature.

Une BD sans concession. Public jeunes adultes.

CAROT, Manolo. DEL RINCON, Ruben. El boxeador. Trad. de l'espagnol. Éditions du long bec, 2018. 1 vol. 103 + 103 p. ISBN 9791092499711

Comment se reconstruire après un traumatisme? Shingeji, charpentier, vient de perdre ses parents et doit reprendre l'entreprise familiale en difficulté. Ritsu vient de perdre sa mère et a besoin d'un travail. Un orphelinat a brûlé et cinq enfants se retrouvent sans toit.

De quoi a-t-on le plus besoin, qu'est-ce qui motive nos actions? Brusquement réunis par leurs tragédies respectives, les personnages principaux se retrouvent à exister ensemble et à confronter leur vision du monde afin de peut-être enfin commencer à vivre. Et, pourquoi pas, d'être heureux?

En quatre tomes, Mochizuki décrit de façon simple les difficultés que nous avons à exprimer nos sentiments dans l'adversité. Les nombreux conflits nous prennent à coeur et chaque personnage trouve sa place dans un récit intimement construit. Son trait précis et sans fioriture sait mettre en valeur de simples éléments du décor et les émotions des personnages. Et nous donne envie de sourire et de se dire que tout ira bien.

MOCHIZUKI Minetaro. Chiisakobe.
Tome 1 : Le Lézard noir, 2015. 200p. ISBN 9782353480791
Tome 2 : Le Lézard noir, 2016. 222p. ISBN 9782353480821
Tome 3 : Le Lézard noir, 2016. 236p. ISBN 9782353480838
Tome 4 : Le Lézard noir, 2016. 236p. ISBN 9782353480845

Lila est née fille, mais elle sait qu'elle est un garçon. Bon, ça l'embêtait que sa mère lui mette des robes, et la contrariété s'arrêtait là. Sauf qu'aujourd'hui, des seins lui poussent, et ses règles se déclarent. Elle le dit : son corps lui ment !

Lila est née fille, mais elle sait qu'elle est un garçon. Depuis toujours. Bon, ça l'embêtait que sa mère lui mette des robes, et la contrariété s'arrêtait là. Sauf qu'aujourd'hui, des seins lui poussent, et ses règles se déclarent. Elle le dit : son corps lui ment !

Alors elle souffre, elle revendique son genre avec violence. Une violence amplifiée par le regard des autres, le désarroi des membres de sa famille, les conventions sociales.

Alors elle cherche. Et les mots qui lui correspondent l'habillent enfin : la dysphorie de genre. Ce n'est pas un trouble psychologique, elle est normale. Vouloir la convaincre du contraire est même considéré aujourd'hui comme non éthique. Il existe des démarches pour changer d'identité sexuelle, médicalement et civilement.

Le parcours n'est pas si facile, évidemment. La BD en rend bien compte. Elle est à la fois un affichage d'expressions impressionnant, et ressource didactique précieuse.

À partir de 15 ans (images sanglantes).

CASTRO, Catherine ; ZUTTION, Quentin. Appelez-moi Nathan. Payot, 2018. 141 p. ISBN 9782228921626

😀

Saviez-vous qu'au XIIIe siècle, une croisade d'enfants partit pour libérer Jérusalem ? Peut-être s'agissait-il de paysans et de pauvres, désignés à l'époque par le terme d' "enfants" par la noblesse et le clergé pour marquer leur simplicité. Mais Chloé Cruchaudet prend le pari de prendre l'expression au mot et de reconstituer cette histoire.

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