Maroc, 2015. Le pays tente de continuer après le printemps arabe. Mais les jeunes n’ont toujours pas de travail, les traditionalistes défilent aussi dans la rue pour plus de rigueur sociale, et les berbères venus des montagnes ont toujours de du mal à s'intégrer dans à la ville.
Entre ces pièces de patchwork de communautés, Nabil Ayouch tisse les fils narratifs de sept personnes bien différentes : Inès, jeune homosexuelle refoulée, confrontée à la question du mariage dans son quotidien ; Yto, la vieille berbère venue à la ville rechercher son amant à Casablanca ; Ylias, qui apprend l’arabe et l’anglais en répétant des cassettes audio… Ces destins s’entrecroisent. Parfois sans se rencontrer, parfois en créant des nœuds inextricables.
Cette fiction rend très bien compte des différentes situations pouvant être vécues au Maroc. Le réalisateur sait y ajouter des notes d’humour décapantes. Comme avec cette jeune musulmane des rues de Casablanca, à l’aise dans son rôle de prostituée, mais qui refuse se répugne à l'idée de coucher avec un juif. Il y a des limites !
En revanche, pour profiter pleinement de ce long-métrage, il vaut mieux avoir quelques connaissances sur l’histoire et l’actualité du Maghreb.
AYOUB, Nabil. Razzia. Ad Vitam, 2016. (1h49). VOSTFR.