Véra Baboun est maire de Bethléem depuis 2012. Elle est la première femme à être élue à la tête d'une ville en Palestine. Elle raconte le contexte politique, culturel et religieux de la ville, ce qui l'a conduit à se présenter aux élections, les obstacles qu'elle rencontre aujourd'hui, les projets qu'elle porte.
Et ce n'est pas une mince affaire ! Véra dénonce la construction du mur le séparant d'Israël. Sans animosité, elle fait état d'un enfermement, d'un manque d'échanges. Elle raconte les difficultés que ce mur - comme tous les murs - implique : pour aller voir un médecin à Jérusalem, visiter sa famille, travailler, entretenir des propriétés qui se font peu à peu confisquer...
Elle raconte le peu qu'elle sait de la lutte qu'a mené son mari contre l'état israélien. Comment il a été jugé et emprisonné. Et l'état de santé dans lequel il s'est retrouvé ensuite. Comment elle a travaillé, étudié, et s'est occupée de leurs cinq enfants. Ces évènements expliquent comment elle a forgé sa personnalité, ses valeurs, sa fierté d'être à la fois femme, mère, chrétienne, et palestinienne.
Maintenant maire, elle doit répondre aux problématiques induites par le mur : le chômage (le taux plus important de son pays), la surface réduite pour les constructions, les demandes d'autorisation à l'état israélien pour tout aménagement et tout transport...
Mais plus que tout, elle veut transmettre un message de paix et d'espoir. "Abattez les murs, et Bethléem apportera la paix au monde." Malgré les difficultés, elle fait restaurer la basilique de la Nativité, elle maintient la fête de Noël à laquelle des milliers de personnes viennent du monde entier.
Un autoportrait fort, convaincu qu'un meilleur viendra, et qui se bat pacifiquement pour qu'il se produise.
BABOUN, Véra. Pour l'amour de Bethléem : ma ville emmurée. Bayard, 2016. 189 p. ISBN 9782227489363